Histoire et origine du Shitō-Ryū
-Le karaté vu par Maître Mabuni
Le karaté existait sous 3 grandes écoles majeures à cette période, qui influenceront la création
d'autres mouvements et écoles à la suite de la propagation des grands styles.
Les 3 grandes écoles étaient :
* Le Shotokan
* Le Gojū-Ryū
* Le Shitō-Ryū
Puis viendront (dans le désordre et de manière non exhaustive) les styles suivant :
* Le Wado-Ryū
* Le Kyokushinkai
* Le Uechi-Ryū
* Le Shorin-Ryū
* Le Ryuei-Ryū
* Le Shorei-Ryū
* Le Motobu-Ryū
* Le Shindo Jinen-Ryū
* Le Gensei-Ryū
* etc...
Ryū étant le mot utilisé pour décrire une école, un style ou un mouvement intellectuel.
Le style de Maître Mabuni se distingue surtout par la richesse de son répertoire technique
et le fait qu'il synthétise deux styles, le Naha-Te (circulaire, défensif) et le Shuri-Te (linéaire, offensif).
Le Shitō-Ryū était réputé pour son nombre élevé de katas, car Maître Mabuni avait pour habitude
de retenir par cœur tous les katas qu'il voyait, afin de les intégrer à son style.
Pendant que d'autres se contentait de n'en conserver et n'en enseigner qu'une partie.
Ceci n'étant point un reproche, certains styles comme le Gojū-Ryū, se focalisent plus sur un aspect précis,
contrairement au Shitō-Ryū qui cherche l'harmonie entre tous ces styles.
Maître Mabuni était vraiment LE maître d'art martiaux de l'époque que tous reconnaissaient
comme étant une véritable encyclopédie sur le monde des arts martiaux,
il était un peu le point commun à tout un chacun, et surtout était un véritable référent en arts martiaux.
Il entretenait une relation étroite avec les autres maîtres, comme Maître Funakoshi (Shotokan),
qui d'ailleurs enverra son fils, Gigo, apprendre des katas chez lui à Osaka.
Certains maîtres comme Toyama Kanken, pensaient qu'il ne fallait pas diviser le karaté en plusieurs styles.
Ce contre quoi Maître Mabuni a argumenté qu'une division par le style permettrait de donner une identité
à ses élèves, et ainsi indirectement de créer une rivalité saine pour promulguer le karaté dans son ensemble.
Maître Mabuni enseignera 5 principes fondamentaux tout au long de sa carrière de professeur :
* Rakka (Chute de la fleur)
* Ryusui (Comme l'eau qui s'écoule)
* Kushin (Flexion des genoux)
* Teni (Déplacement du corps)
* Hangeki (Contre-attaque)
Il les appelait les "Uke no Gogensoku".
Ces principes expliquent comment une technique de défense peut devenir simultanément
une technique d’attaque et constituent la base de la stratégie défensive du style Shitō-Ryū.
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Rakka 落花 « Chute de la fleur »
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Principe: Repousser l’attaque de l’adversaire sans déplacement, avec une force et une fermeté telles
que le blocage neutralise complètement l’attaque. -
Image: La défense, si elle était effectuée contre un arbre, doit en faire chuter ses fleurs.
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Application: Il s’agit d’opposer une résistance ferme, de bloquer l’attaque de façon décisive,
tout en préparant une riposte immédiate (par la même main ou l’autre).
Ryūsui 流水 « Comme l’eau qui s’écoule »
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Principe: Laisser filer l’attaque de l’adversaire sans y opposer de résistance, en déviant sa force,
à l’image de l’eau qui s’écoule sans jamais aller contre la nature. -
Image: L’eau s’adapte, contourne, et ne s’oppose pas frontalement.
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Application: Utiliser des techniques de déviation souples, détourner l’attaque
en y ajoutant une force extérieure, et transformer immédiatement la défense en riposte.
Kushin 屈伸 « Flexion des genoux »
-
Principe: Contrôler l’attaque par la flexion et l’extension des genoux,
en utilisant le mouvement du corps pour absorber ou esquiver l’attaque. -
Image: Utiliser l’élasticité et la mobilité du corps, comme un ressort qui se plie et se détend.
-
Application: Réceptionner l’attaque en fléchissant ou en étendant le corps, couper l’élan offensif
de l’adversaire, et enchaîner immédiatement sur une contre-attaque. L’équilibre et le rythme sont essentiels.
Ten-i 転移 « Déplacement du corps »
-
Principe: Esquiver l’attaque en déplaçant le corps, « ouvrir le corps » (tenshin) pour se placer
hors de la trajectoire de l’attaque. -
Image: Se mouvoir dans toutes les directions (avant, arrière, côté, diagonale) pour éviter
l’attaque et se positionner favorablement. -
Application: Utiliser le déplacement du corps pour esquiver, troubler l’adversaire,
et faciliter l’utilisation d’une contre-attaque.
Hangeki 反撃 « Contre-attaque »
-
Principe: Répondre à l’attaque par une contre-attaque décisive et puissante,
souvent en anticipant le mouvement adverse. -
Image: Plutôt que de reculer, avancer et neutraliser l’attaque en ripostant immédiatement.
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Application: Mesurer le bon moment et l’angle pour contre-attaquer,
souvent en utilisant les autres principes pour créer l’opportunité.
(rédigé par Armand SELLIER, membre du KDSR)
