Histoire et origine du Shitō-Ryū
Maître Mabuni Kenwa publiera plusieurs livres sur le karaté et sur sa philosophie d'apprentissage.
(Attention cependant, certains livres sont dit "écrit par Maître Mabuni Kenwa,
mais il s'agit d'interprétations de livres et de biographies de Maître Mabuni)
Il développera plusieurs kata comme Aoyagi, Jūroku, Matsukaze, Myojo, et Shinsei.
Aoyagi, par exemple, étant plutôt créé pour vous défendre si vous étiez une femme.
Maître Mabuni étant sans conteste un Maître très traditionnel car il a conservé et enseigné le savoir transmis
par ses maîtres avec une exactitude légendaire car on le rappelle, il n'existait pas de transmission papier
et encore moins visuelle à l'époque, mais pour autant il a été aussi très avant-gardiste
pour comprendre qu'il pouvait se propager dans le monde entier du fait de la diversité de ses styles.
Il cèdera son flambeau à ses deux fils, Kenei et Kenzō, après avoir rendu son dernier soupir le 23 Mai 1952.
Madame Mabuni, sa veuve, continuera de se battre pour faire reconnaître le travail de toute une vie de son mari.
Elle aidera avec Me Mabuni Kenzo, le cadet, à faire reconnaître le Shitō-Ryū au Japon.

Sur la tombe de Maître Mabuni Kenwa
Ce fut l'année 1952.
Se tenant près de sa tombe, Mabuni Kenei tenait dans sa main une fleur blanche.
Il était encore jeune, mais ses yeux portaient déjà le poids d'un héritage qu'il venait à peine de mesurer.
À ses côtés, avec son allure caractérisée, se tenait Maître Funakoshi Gichin, fondateur du Shotokan.
Il avait presque 84 ans déjà, et avait décidé de rendre hommage à un homme qui avait dédié sa vie
au karaté, en laissant une empreinte indélébile de son style.
"Ton père était un homme exceptionnel" dira Maître Funakoshi en regardant la tombe.
"Même si nos chemins ont pris différentes directions, nous partagions toujours le même esprit :
Préserver cet art comme un mode de vie, pas juste comme une méthode de combat".
Kenei hoche la tête, mitigé entre fierté et tristesse. "Mon père parlait souvent de vous, Maître Funakoshi.
Il disait que votre dévouement était un exemple pour nous tous qui voulons transmettre aux futures générations".
Funakoshi sourit légèrement. "Ton père comprenait quelque chose de fondamental, Kenei :
Le karaté n'est pas juste de la technique ou de la force. C'est un chemin pour nourrir cœur, discipline et respect.
Cet héritage maintenant repose sur tes épaules".
Le silence entre eux était solennel, rompu seulement par le chant lointain d'un oiseau.
Funakoshi fit finalement une profonde révérence devant la tombe.
Ce fut un geste de respect mutuel entre deux égaux.
Une reconnaissance pour la contribution de Maître Mabuni au karaté.
"Aujourd'hui nous ne sommes ni Shotokan ni Shitō-Ryū", Funakoshi se redressa et continua
"Aujourd'hui, nous sommes de simples disciples d'un art qui nous unit.
Puisse cette tombe n'être non pas une fin, mais un pont vers l'avenir"
Kenei ferma ses yeux, comme pour conserver l'écho des mots du vieux maître.
Il comprit, en cet instant, que sa mission était non seulement de préserver le Shitō-Ryū,
mais aussi de construire un pont entre les styles et les générations.
Ensemble, les deux hommes restèrent silencieux, comme si l'esprit de maître Mabuni Kenwa était présent aussi.
Et comme s'il les écoutait, le ciel qui était sombre et gris, s'éclaircit pour laisser la lumière éclairer la tombe.
Peut-être qu'en cet instant, les anciens maîtres du karaté souriaient quelque part,
regardant comment leurs enseignements continuaient d'unir les cœurs à travers les âges.
(rédigé par Armand SELLIER, membre du KDSR)
