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Histoire et origine du Shitō-Ryū

 

-La jeunesse du fondateur du style, Maître Mabuni Kenwa
 

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Maître Mabuni Kenwa verra le jour le 14 Novembre 1889 à Shuri.

10 ans après l'annexion du royaume de Ryūkyū, 12 ans avant la mort du dernier roi, Shō Tai.

Son père était un simple bureaucrate, sa mère ménagère.

Il était connu pour être de constitution fragile étant petit, aussi son père l'enverra,

dès l'âge de 13 ans en 1902, sous la tutelle de Maître Itosu Yasutsune 糸州 安恒, alors âgé de 71 ans.

Ce maître était plus connu sous le nom de Itosu Ankō (Ankō se lisant pareil que Yasutsune 安恒).

(Considéré comme le père des arts martiaux japonais actuels et Maître du Shuri-Te 首里 手)

Maître Itosu élabora les katas Pinan à partir du kata Kosokun Dai notamment.

Maître Mabuni étant très assidu dans son apprentissage, il les apprendra parfaitement.

Il apprendra beaucoup de katas, la transmission étant interdite à l'écrit à cette époque et punissable de mort,

il va donc parfaire sa connaissance du Shuri-Te, et apprendra pas moins de 23 katas en sa compagnie.

Il les répètera tous les jours des heures durant en maîtrisant les bunkais associés.

Le temps passera et Maître Mabuni deviendra également très proche de Miyagi Chōjun 宮城 長順,

qui plus tard deviendra le fondateur du style de karaté appelé Gōjū-Ryū.

Ils étaient ce que l'on appelle des Dojo-kyōdai 道場兄弟, « frères de dojo ».

Ce dernier le présenta à Maître Higaonna Kanryō 東恩納 寛量, qui le formera au Naha-Te 那覇 手

sous l'impulsion également de son Maître Itosu qui lui conseilla vivement de développer son style auprès d'autres maîtres pour parfaire son propre art et ne pas s'enfermer dans un style vu les capacités qu'il possédait.

En effet Maître Itosu était connu pour sa rapidité, avec des katas exécutés avec vitesse et promptitude,

alors que Maître Higaonna était dans l'exécution de katas avec beaucoup de puissance et de force.

Vers 1909 donc, Maître Mabuni, âgé d'environ 20 ans, rencontrera Maître Higaonna alors âgé d'environ 56 ans.​

Il faut savoir que Maître Higaonna, dans sa jeunesse, se rendit en Chine du sud pour y apprendre le Kung-Fu.

Un moine Shaolin du nom de Ruruko, lui apprendra le kata 壱百零八手 (Ichi)hyakuhachi-te,

que l'on connaît mieux sous l'appellation du kata "Suparinpei".

Ce même temple accueillait aussi un autre moine du nom de Shushiwa qui,

quant à lui, enseignera le même kata au fondateur du style Uechi-Ryū, Uechi Kanbun.

Kata qui connaîtra des variantes malgré l'origine commune des deux moines Shaolin.

Maître Higaonna a donc jeté les premières bases du Naha-Te au Japon de l'époque.

Également sachez qu'on entrait pas comme ça dans un dojo à l'époque pour y recevoir l'enseignement d'un Maître.

C'était un immense privilège, et malgré le fait que les élèves étaient acceptés dans un dojo,

un Maître ne dispensait pas d'enseignement. On assistait aux démonstrations du Maître

mais il n'expliquait rien. Donc à moins d'être recommandé par une personne très influente,

le Maître ne donnait pas d'enseignement à un élève en particulier,

Maître Mabuni a donc eu une très grande chance de recevoir ces enseignements à l'époque.

Était-ce grâce à la position de son père ou bien un rapport avec l'ancien Ryūkyū en commun ?

Nous ne le saurons sûrement jamais..!

Maître Itosu lui apprenait des techniques directes et puissantes que l'on retrouvent dans les katas Naifanchi et Bassai.​

Maître Higaonna lui apprendra, quant à lui, des techniques plus circulaires et des méthodes de combat plus rapprochées que l'on retrouve dans des katas comme Seipai et Kururunfa. (Voir → liste des katas)

Il enseignera également comment renforcer son corps à la manière du Gojū-Ryū.

Le Shito-Ryu naîtra donc dans l'esprit de Maître Mabuni, en premier lieu, autour de ces deux idéologies

qui sont très puissantes chacun car très opposées, il lui faudra déployer un monstre de génie

pour parvenir à unifier ses deux styles sans pour autant dénaturer ce qu'il avait appris.

(rédigé par Armand SELLIER, membre du KDSR)

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