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Histoire et origine du Shitō-Ryū

 

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-Histoire très ancienne du lieu d'origine du karaté, Royaume de Ryūkyū
 

Généalogie de la seconde Dynastie

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Shō Gen (5e roi)

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Shō Hō (8e roi)

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Shō Kei (14e roi)

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Shō Kō (17e roi)

La deuxième dynastie débute alors même que la première est toujours active et à la tête du royaume de Ryūkyū.

 

Shō En, avant de devenir le 1er roi et fondateur de la seconde dynastie Shō, sera connu sous le nom de Kanamaru.

C'est dans une famille de paysans que naîtra Kanamaru, sur l'île d'Izena, au nord-ouest de l'Okinawa actuel.

Suite à de fausses accusations sur un vol d'eau qu'il aurait commis pour sa culture, il sera contraint de fuir son foyer,

et sera amené à mettre le pied sur l'île d'Okinawa à Ginama, plus précisément.

Quelques années après, il quittera de nouveau son lieu de vie, suite à un autre litige en sa défaveur en 1441.

Il fuit à Shuri, devenue capitale, pour se faire oublier, et y devient obligé (serviteur) du prince Shō Taikyū.

(Shō Taikyū deviendra l'avant-dernier roi de la première dynastie)

Le prince Shō Taikyū devient roi, et Kanamaru devient trésorier royal grâce à son lien avec le nouveau roi.

Il sera nommé du titre pompeux de Omonogusuku osasu no soba, qui est en fait un peu l'équivalent

du ministre des affaires et du commerce avec l'étranger (si ma traduction concorde avec l'époque).

Il obtiendra le titre de Daimyo (Seigneur) d'Uchima.

Le fils de son protecteur évince Kanamaru qui diverge d'opinion avec lui.

Ce qui l'amènera à s'éloigner du trône. Le roi meurt mystérieusement et la Dynastie s'éteint.

Une fois cette première dynastie éteinte, les anciens bureaucrates rappelleront Kanamaru à la demande populaire.

Il sera sacré Roi et prendra le nom de Shō En.

Commence alors la seconde dynastie de Ryūkyū.

(Attention toutefois car le texte qui m'a servi est un texte écrit par les descendants de Shō En...

Donc il est possible qu'il ait fait assassiner l'ancien roi Toku, et rangé les bureaucrates de son côté

avant son accession au trône, car un changement d'allégeance expliquerait son retour miraculeux sur le trône)

En 1476, il décèdera après un règne de 6 ans à l'âge de 61 ans.

Son fils, Shō Shin, prendra la tête du pays après le décès du 2e roi (son oncle Shō Sen'i)

et fera connaître, lui, un âge d'or pendant quasiment 50 ans de règne.

Il construira notamment des routes de pavé vers 1522 reliant le Château de Shuri et le port de Naha.

Il n'en reste que 280 mètres aujourd'hui, tandis qu'à l'époque il était bien plus long.

Il bannira également le port et l'utilisation des armes pour éviter toute rébellion.

Ce qui va amener les arts martiaux à se développer afin de se défendre à mains nues.

Kyushu étant devenu un royaume servant de point de pivot à l'économie asiatique,

entre le Japon, la Chine, et l'Asie du Sud-Est, les arts martiaux et les cultures s'y mélangeaient.

De nombreux marchands chinois se rendirent à Ryūkyū propageant, par la même,

leur connaissance des arts martiaux chinois, comme le kung-Fu Shaolin, entre autres.

​​

Son petit-fils Shō Gen (5e roi), recevra une investiture officielle de la cour Ming en 1562, et des émissaires

du clan Shimazu (Domaine de Satsuma, actuel île de Kyūshū au Japon) vers 1570.

Ceci marquera le commencement de la tentative de prise de contrôle de l'île par une entité japonaise.

Dans sa volonté d'unification, Shimazu Takahisa, Daimyo du clan Shimazu,

va chercher à défaire les derniers clans de l'île de Kyushu au Japon, et par la même à s'étendre jusqu'à Ryūkyū.

Afin d'asseoir une forte position militaire et maritime contre la Chine, et la Corée surtout,

les préparatifs devront donc être réalisés avant que la guerre d'Imjin n'éclate en 1586.

De ce fait, a lieu une mission punitive pour se venger du royaume de Ryukyu qui refusera cette soumission.

Elle occasionnera une escarmouche en 1571 sur l'île d'Amami ō-shima.

(C'est une île à mi-distance entre le Japon et Okinawa, sous contrôle du royaume de Ryūkyū)

​Shō Nei deviendra le 7e Roi par son alliance avec la soeur de Shō Ei, 6e roi sans descendance.

C'est sous son règne que le royaume de Ryūkyū connaîtra sa première guerre avec le Japon.

Le Japon demandant des troupes à Ryukyu dans sa guerre contre la Chine et la Corée, ainsi que de cesser

toute activité et missions commerciales avec la Chine. Ce qui d'un point de vue économique,

aurait été un désastre pour le royaume de Ryūkyū.

La demande de Hideyoshi Toyotomi, sera refusée par Ryūkyū qui proposera des vivres à la place.

Au final, le Japon acceptera mais cette proposition ne sera jamais honorée par Ryūkyū.

Une fois Hideyoshi décédé, Tokugawa Ieyasu, Shogun, prendra la contrôle du Japon,

et ordonnera à Ryūkyū de se soumettre officiellement au géant japonais...

Demande qui restera sans réponse une fois de plus.

L'ordre est donné d'envahir les îles Ryūkyū.

En 1609, Shō Nei est vaincu et se rend, il sera emmené au Château de Sunpu (Shizuoka actuel),

à 150 km environ à l'ouest de Tokyo où il rencontrera le Shogun retiré, Tokugawa Ieyasu.

​Il prononcera plusieurs serments, et désormais scellera le destin final de Ryūkyū.

Il sera tenu entre autres de mentir en jurant que son royaume était une dépendance de Satsuma depuis longtemps.

​Se sentant profondément déshonoré devant ses ancêtres, Shō Nei refusera d'être enterré

au mausolée royal, et sera enterré à Urasoe, dans sa province natale.

Sans héritier, son neveu prendra la tête du pays, Shō Hō, 4e fils de Shō Kyū, lui-même 3e fils de Shō Gen.​

Les tensions avec la Chine se feront sentir du fait de l'invasion japonaise.​

Et la Chine, qui autrefois recevait des tributs tous les 2 ans en échange de commerce, n'acceptera cette fois

qu'un commerce tous les 5 ans, ce qui nuira à l'économie du royaume de Ryūkyū.

​Shō Shitsu, 10e roi, vivra la période de rébellion de troubles et de rébellion

de la Chine sous les Ming, qui plus tard seront défaits par les Qing.

Le Shogunat japonais demandera à son fils de choisir qui ils doivent choisir, à leurs risques et périls.

Shō Tei, fils de Shō Shitsu choisira les Qing, et viendra leur porter le sceau des Ming,

qui remplaceront par le leur, appuyant leur autorité sur le petit royaume de Ryūkyū.

La population, en ces périodes de changement de roi incessant, connaîtra des difficultés.

Aussi ils devront faire preuve de beaucoup de créativité et de résilience pour surmonter ces défis.

Ce qui se retrouvera énormément dans le style de karaté de Maître Mabuni plus tard.

Contrairement à d'autres arts martiaux qui se focalisent uniquement sur la technique pure,

les arts martiaux Okinawaïens enseignent l'importance de l'efficacité et de l'adaptabilité.

Shō Tei, aura un fils qui mourra avant la fin de son règne, mais aura au moins un fils.​

Ce fils, Shō Eki, avait un bec de lièvre, ce qui tourmentait son grand-père,

qui l'enverra en Chine afin qu'un savant chirurgien rectifie ce trait qui le gênait.

Il règnera dès lors 2 ans après le décès de son grand-père avant de rendre son dernier soupir.

Shō Kei deviendra le 14e roi en 1713, et pour vous situer au mieux l'époque,

en France, 2 ans plus tard, Louis XIV ("Roi Soleil") décèdera.

Son règne sera un véritable âge d'or économique et politique pour le royaume de Ryūkyū,

et une explosion culturelle à tous niveaux (arts, culture, langue, arts martiaux).

Shō Boku prendra la suite en tant que 15e roi, le 14 mars 1752.

Il devra aider deux archipels d'îles (Miyako et Yaeyama) ravagées par un tsunami. 

Shō On, âgé de seulement 11 ans à la mort de son grand-père (son père étant mort avant son grand-père),

il sera installé sur le trône sous la régence de son professeur Sai Seishō.

4 écoles seront créées sous la régence où même les paysans pourront recevoir une éducation.

Sai Seishō sera tué dans une rébellion contre ce système d'éducation pour tous.​

Shō On décèdera à 18 ans, avec un héritier qui mourra en bas-âge.

 

Son frère cadet, Shō Kō, lui succèdera en tant que 17e roi de Ryūkyū.

Il sera évincé pour son comportement jugé étrange, mais en réalité il avait surtout l'ambition​

de libérer son pays de sa vassalité, ce qui a été jugé trop extrême par son conseil.

Il abdiquera en faveur de son fils, Shō Iku, contraint de le faire contre son gré.

Shō Iku deviendra le 18e roi,et règnera de 1835 (22 ans) à 1847 (34 ans).

À l'âge de 31 ans, en 1844, il fera la première rencontre européenne de l'histoire de Ryūkyū.

Il s'agira du français Théodore-Augustin FORCADE, prêtre français, venu pour propager l'évangile.

(Mais surtout pour contraindre le royaume à commercer avec la France)

En 1846, un missionnaire protestant britannique arrivera à son tour.

Il construira le premier hôpital étranger de l'île à Naminoue (Naha).

Son fils, Shō Tai, sera le 19e et dernier roi que connaîtra Ryūkyū.​

Il prendra les commandes du pays le 08 Juin 1848 à l'âge de 6 ans à peine.

Matsuda Michiyuki, le chef du ministère des affaires intérieures, décidera de réorganiser

la structure administrative de Ryūkyū, du fait d'une ambiguïté administrative,

et du fait de la réticence de Shō Tai à venir à Tokyo en personne,

qui prétextait maladies et indispositions diverses.

La réorganisation consistait purement et simplement à déposséder petit à petit le roi de son titre.

Ceci sera fait le 10 Octobre 1872 après 24 ans de règne, Shō Tai deviendra alors chef du domaine de Ryūkyū.

Face à la puissance japonaise et malgré son envie de maintenir son statut de roi,

Shō Tai ne pourra résister longtemps devant les plans de Ito Hirobumi, (ministre de l'intérieur)

qui élaborera un plan pour écarter définitivement Shō Tai du trône.

De 1872 à 1879 aura lieu donc une annexion administrative entre le royaume de Ryūkyū et le Japon.

Considérée à tort comme guerre, car aucun conflit armé n'a eu lieu,

Cet évènement marquera le début de l'expansionnisme japonais en Asie.

Les Okinawaïens deviennent, par la force, japonais.

L'utilisation des langues Ryūkyū devient dès lors interdite.

Et toute culture chinoise ou d'origine Okinawaïenne est également proscrite

(et bien sûr le karaté et les arts martiaux n'y feront pas exception).

C'est ici que l'on retrouve cette interdiction dont on parle souvent.

Et cette transmission dès lors "orale" du karaté, des arts martiaux.

Le Japon annexe définitivement  Ryūkyū le 11 Mars 1879, et la préfecture d'Okinawa est officiellement créée,

le statut de Marquis sera accordé au roi défait afin de l'introduire dans le système de pairie kazoku,

qui équivaut à la noblesse japonaise, afin d'éviter tout soulèvement à Okinawa dû à un manque de respect.

 

Osaka aurait pu tenir de lieu de rassemblement pour les futurs pratiquants de karaté,

car le nouveau marquis Shō Tai, va s'impliquer dans les affaires d'Okinawa et tenter d'aider son peuple,

en créant l'entreprise Maruichi Shōten, qui traite les produits originaires d'Okinawa, les revend et les distribue.

Ainsi on pense que de nombreux Okinawaïens auraient pu trouver refuge ici,​

comme une sorte de China-town pour la population chinoise, mais ici pour les Okinawaïens.

La création d'un dojo de karaté par Maître Mabuni à Osaka pourrait donc être logique

Une fois son inhumation en 1901 effectuée, toute tradition sera oubliée quant aux rites vestimentaires,

rituels, la langue même sera oubliée, afin de se conformer à ceux de la kazoku (aristocratie japonaise).

Maître Mabuni Kenwa, naîtra donc dans ce pays, qui a perdu son roi, son identité.

Avec l'interdiction de pratiquer des arts traditionnels, de parler la langue,

voire même d'apprendre auprès de la Chine, ancienne alliée de Ryūkyū, mal vue par le Japon.

(rédigé par Armand SELLIER, membre du KDSR)

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Shō En (1er roi)

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Shō Shin (3e roi)

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Roi Shō Tai

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Shō Nei (7e roi)

Shō Tei (11e roi)

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Shō On (16e roi)

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Shō Iku (18e roi)

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